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Village des Artisans, temple de Edfou : étourdies de beauté...







Nous nous dirigeons maintenant vers la vallée des Artisans, le village de Deir El Medineh: et oui, il en a fallu des centaines d’artisans pour creuser ces tombeaux pour leurs rois! Ils vivaient donc dans une vallée adjacente, organisés en village dont on reconnaît parfaitement les plans des habitations, cuisine, toilettes, et se sont fait creuser des tombes mignonnettes comme tout.

Aucun touriste sur ce site, c’est vraiment surprenant de constater comment on passe d’une foule dense et internationale à plus personne, pour mon plus grand bonheur!!

Il y fait plus chaud, elles sont petites, plus bas de plafond, mais les dessins sont plus naïfs et les couleurs encore incroyablement préservées! J’étais un peu étourdie par toutes les explications et les merveilles vues dans la Vallée des Rois et je craignais de ne pas forcément apprécier ce nouveau site alors que la faim commence à nous tarauder, mais en fait, c’est encore une fois superbe…

Les gardiens nous suivent scrupuleusement, toujours à l’affut d’un petit bakchich ou pour changer leurs pièces euros en billets, mais ils sont un élément du décor incontournables dans leurs gallabeyas, bâton à la main et turban sur la tête.


Un temple est aussi présent sur ce site, datant de l’époque de Ptolémée, dédié à Hathor, déesse de l’Amour et de la Musique. Dans un style gréco-romain, on y voit encore moultes scènes de la mythologie égyptienne, dont étaient fan les Grecs! Mais les coptes, à leur époque, ont habité les lieux, et ont martelé les visages des dieux pour effacer les idoles, tout Chrétiens monothéistes qu’ils étaient.


On commence à avoir sacrément faim, et on reprend la voiture pour Louxor, où l’on se pose sur la terrasse en hauteur d’un petit resto où il n’y a personne. Petit arrêt photo aux colosses de Memnon, dont Walid nous raconte la légende, puis on se régale d’un déjeuner local succulent et rapidement servi.


Deux heures de route nous attendent maintenant pour gagner Edfou, où notre sandal nous attend pour nos trois nuits de croisière. L’occasion d’une petite sieste à travers le désert, les routes égyptiennes sont en excellent état. Nous n’aurons pas eu le temps de visiter le temple d’Hapsetchout, notre pharaon préférée (reine autodéclarée pharaon, qui a contribué à faire florir l’Empire : Zoé dans ses revendications déjà féministe, adore le principe), ni la tombe de Nefertari située dans la Vallée des Reines : il faudra revenir !


Arrivés à Edfou, on pénètre juste à temps dans son célèbre temple pour la dernière visite de la journée: seuls au monde encore à cette heure de la journée quand on apprend que 10000 personnes se sont pressées là ce matin ! Ce sont les croisières de gros bateaux en partance de Esna qui s’y arrêtent tous au même moment, que c’est jouissif d’être à contre-courant!!!


Les lumières sont superbes sur les façades de ce gigantesque temple construit à la gloire du Dieu Horus (le faucon!) en 237 avant JC, en pleine période ptolémaïque. Les Grecs, toujours fascinés par la civilisation égyptienne, construisirent ici une copie des temples égyptiens classiques, du « néo-égyptien », en somme !

Longtemps enfoui sous le sable mais protégé des crues du Nil par de hauts murs de briques dans une enceinte préservée, il fut découvert par Mariette, dans un état de conservation exceptionnel, même si ici les couleurs ont été ternies par le temps et les fumées des coptes lors de leur période de vie dans le temple. Walid nous fournit de nouveau des tas d’explications passionnantes, et j’ai un coup de coeur pour deux endroits : la pièce dite du « laboratoire », une petite pièce annexe recouverte de hiéroglyphes décrivant la recette complète des parfums et essences de l’époque !! Le Kyphi, parfum sacré, est le plus vieux parfum de l’humanité, 4000 ans n’est-ce pas ! Les prêtres l’utilisaient pour réveiller la sexualité des morts : on sait toujours le fabriquer mais sa commercialisation est interdite à cause de la présence de certaines plantes toxiques… Imaginer que les ancêtres de Dior et St Laurent ont investi les lieux fait sacrément rêver!

L’autre coup de coeur, petit clin d’oeil rigolo, c’est une pièce où le mur est recouvert de représentations de Amoun Min, se répétant en frises sur toute la largeur et la hauteur du mur, avec un sexe en érection bien proéminent!! Mais ce qui est drôle, c’est que des âmes prudes ont par la suite soigneusement buriné les dit-sexes, les rendant ainsi, sans le vouloir, plus visibles!!! Seuls les sexes à hauteur d’hommes ont été touchés, tous ceux qui sont plus hauts ont été préservés, probablement impossibles à atteindre facilement à l’époque!


Notre journée de découvertes culturelles touche à sa fin et nous gagnons enfin notre petit sandale tout mimi où un jeune équipage nous attend pour deux jours et trois nuits de navigation : à la conquête du Nil !








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