Ce matin, nous avons rendez-vous avec Walid, notre guide pour trois jours, pour nous faire visiter les merveilles de la Vallée des Rois, des Artisans et des temples le long d’une croisière sur le Nil de deux jours et trois nuits.
Une fois les présentations faites, nous voilà partis pour la fameuse Vallée des Rois, qu’on voyait en arrivant à Louxor la veille, survolée de montgolfières au petit matin.
Ce site constitué de dizaines de tombeaux de pharaons du Nouvel Empire, appartient à ce qu’on appelle la Nécropole Thébaine de la rive Ouest.
C’est dans ces montagnes sacrées qui dominent le Nil que Rois, Nobles et Artisans ont trouvé leurs dernières demeures, dans ces ensembles de tombeaux enfouis dans la roche, et qui s’avèrent être de véritables splendeurs.
Ainsi La Vallée des Rois sera notre premier arrêt.
Il y a déjà un monde fou quand nous arrivons sur place, je suis impressionnée des dizaines de bus qui stationnent côte à côte sur le parking. Il n’est que 8h30 mais manifestement le petit matin est un moment couru!
On commence par regarder une maquette de la montagne, choisie par les pharaons de l’époque en raison de la forme de la montagne la plus haute qui rappelle une pyramide.
Les tombeaux ont été creusés dessous, à l’issue de longs couloirs dans la roche richement décorés et se terminent par une cave où reposait le sarcophage du défunt, et ses trésors.
Je découvre que les tombes ont été largement pillées bien avant leur découverte par les archéologues du XIXe siècle, par des voleurs contemporains des pharaons eux-mêmes! En effet, même si le pharaon mettait une vie entière à élaborer son tombeau pour le rendre inviolable, sitôt enterré, il était généralement dépouillé de ses biens par des pillards sans scrupules, que les richesses des rois faisaient saliver…
Seule la tombe de Toutankhamon fut découverte intacte en 1922 par Howard Carter.
Les tombes sont numérotées selon l’ordre de leur découverte, et le site en compte à ce jour 64; certaines sont régulièrement fermées pour restauration, et le ticket d’entrée offre la possibilité d’en visiter trois, il faut donc faire ses choix selon les possibilités du moment.
Il se trouve qu’au petit déjeuner, j’ai discuté avec un groupe de retraités baroudeurs qui connaissent l’Egypte par coeur, sillonnant le continent africain depuis 30 ans, et ils m’ont vivement conseillé de visiter la tombe de Ramses VI, sur le site principal, ainsi que celle de Ay, dans la vallée ouest : toutes deux valent un ticket supplémentaire mais sont parait-il superbes.
Walid prend le temps de nous donner de longues explications sur les différentes dynasties, les périodes pharaoniques qui se sont succédées, les légendes qui concernent les dieux et les déesses : à cette étape, Zoé est passionnée car elle a appris par coeur son livre lu au Caire et elle peut restituer toute l’histoire, elle m’épate, moi qui continue d’être perdue dans les noms, les générations, les fratries… je me dis que je vais devoir aussi parcourir ce petit livre de jeunesse pour me mettre au clair!
Les guides ne sont pas autorisés à entrer dans les tombes avec les touristes, pour limiter le flux et préserver le silence, c’est pourquoi nous avons droit à toutes les explications avant.
On commence donc par la fameuse tombe de Ramses VI : c’est en fait la tombe de Ramses V, qu’il n’a pas eu le temps d’achever, et qui a été « squattée » par son frère, son successeur!
Longue de 117 mètres, c’est clairement mon coup de coeur : pas de queue, un large corridor d’approche, des hauts plafonds, et des fresques et scènes de toute beauté : je suis ébahie de la préservation des couleurs, dans une dominante de jaunes, de blancs, de roses et de bleus, c’est d’une fraicheur très actuelle ! Et puis il y a Nout, la déesse du ciel, qui s’étire de tout son long sur le plafond, dans des bleus superbes. Les éclairages contribuent à valoriser magnifiquement les lieux, comme dans tous les temples et tombeaux que nous aurons l’occasion de visiter.
Nous allons ensuite visiter les tombes de Ramses I, Merenptah et Ramses IV : c’est une autre histoire!
Une longue queue nous précède, il faut un peu de patience et on accède lentement aux merveilles souterraines. Les couleurs sont toujours riches, les palettes changent, c’est très varié, et j’adore la naïveté et le détail des dessins… Il fait moite dans ces tombes, et une petite odeur de sueur nous transporte dans l’Histoire! (!).
On a aussi un gros coup de coeur pour la tombe de Ramses IV, merveilleusement colorée également. Des cartouches roses très « girly », des personnages aux têtes animales, les dieux bien sûr, Je ne m’attendais pas du tout à ce que les temples et tombeaux égyptiens soient si riches graphiquement, et si préservés…
Les célèbres tombes de Séthi 1er et Thoutmôsis III sont fermées actuellement, mais il parait qu’elles sont incontournables quand elles sont ouvertes!
Nous partons ensuite découvrir la tombe de Ay : c’est une tombe située au fond d’une vallée appelée "la Vallée Ouest", ou encore "la Vallée des babouins", où il n’y a personne!!! Finie la foule, seules au monde pour endosser la veste des découvreurs, la montagne autour de nous est grandiose…
Une petite brise vient rafraîchir la luminosité éclatante du calcaire, le vent siffle dans nos oreilles, c'est un paysage désolé de bout du monde qui nous fait face, parfait pour abriter le repos éternel…
Un gardien est présent, qui manifestement ne voit pas grand monde dans sa journée!
Il donne les clés à Zoé et lui propose d’ouvrir elle-même le cadenas, quelle chance! Excitation maximale quand elle réussit l’opération et pousse la grille qui s’ouvre sur les escaliers…
Là encore, une tombe magnifique, des couleurs géniales, des dessins que je verrais tellement sur nos papiers-peints à la mode!!! Quels lieux d’inspiration pour la déco !! Des palmiers, des babouins, des offrandes… je ne me lasse pas, et j’en suis tout étonnée, moi qui n’étais pas particulièrement portée sur les motifs égyptiens!
Une coupure de courant survient : quelles sensations! On se retrouve dans le noir à côté du coffret en granit, qu’on éclaire avec nos téléphones. Walid nous suggère de poser nos mains sur les représentations des mains sur la pierre, car il parait qu’on ressent ici une énergie toute particulière. Je ferme les yeux quelques secondes…
La lumière revient, et nous remontons à la surface, dans la lumière si forte de midi...
Que de merveilles millénaires dissimulées sous la montagne...
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