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Nos deux derniers jours dans le Sud-Lipez: escalade et retour sur le Salar






Nous nous réveillons en sachant aujourd'hui que c'était notre dernière nuit dans le froid, ce soir nous serons dans un hôtel de sel très confortable au bord du Salar d'Uyuni, la récompense finale après ces 10 jours de road-trip dans des conditions parfois un peu difficiles! On se régale des pancakes de Mirtha, encore une fois, et on se dit que ses petits-déjeuners vont nous manquer... Chargement des bagages, ici aussi il y a de la viande de lama qui sèche sur un fil dans la cour: grand froid et grand soleil, super congélateur! La matinée est consacrée à la visite de sites de pierre propices à l'escalade, les enfants sont ravis! On commence par un amas rocheux appelé "la copa del mondo"! puis on enchaine sur le "chameau", avant d'arriver dans un chaos appelé "Italia perdida" : c'est l'éclate totale pour Basile qui joue les hommes araignées et monte toujours plus haut. On arrive ensuite au canyon de l'Anaconda, pour la forme du rio qui serpente en son fond : vertigineux! Puis on se dirige vers la Laguna Negra : l'occasion d'une superbe balade dans une prairie zébrée de petits ruisseaux plus ou moins gelés, où les lamas paissent en toute tranquililité, et cernée de chaos rocheux, tout à fait unique comme paysage! et d'une très belle serennité : là encore, les groupes sont déjà passés et on a le lieu rien que pour nous, le bonheur absolu! Au bout de la promenade, une lagune gelée, où des espèces de gros oiseaux noirs au bec jaune vif et aux pattes rouges démesurées, marchent à pas prudent et parfois s'écroulent maladroitement dans l'eau lorsque la glace craque! Félix fait la même chose, à force de jouer avec le feu, il se retrouve les deux pieds dans l'eau glacée... On croise des viscachas sur le retour (les fameux rongeurs andins), et Mirtha nous attend au bout pour son déjeuner, aujourd'hui c'est un forme de hachis parmentier! Puis on enchaine 2h30 de route pour gagner notre bel hôtel, où nous aurons un peu de repos avant qu'Edwin et Mirtha viennent nous rechercher pour aller assister au coucher de soleil sur le Salar d'Yuni: ils nous servent l'apéro à l'arrière du 4x4, il fait froid lorsque la lumière baisse mais c'est un moment vraiment plaisant tous ensemble, on admire les couleurs sur le Salar et on savoure la chance qu'on a d'être ici: une fois dans sa vie ! Après une nuit très confortable (chauffage!!!) à l'hôtel, Pierre et moi nous levons aux aurores, Edwin vient nous chercher pour le lever de soleil cette fois sur le Salar. On laisse les enfants dormir sous la couette, et on salue dans l'autre sens le Dieu Soleil qui vient progressivement inonder de sa chaude lumière l'immensité blanche et craquelante du sel sous nos pieds. Nos ombres longilignes apparaissent et se renforcent, et bientôt tout le désert est éclairé! On retourne alors en fin de matinée sur le Salar avec toute la troupe, pour notre dernier déjeuner, suivi d'une mémorable séance photos sur le Salar, avec les fameux jeux de perspective, qui fera l'objet d'un post à part entière en suivant! Edwin, en plus d'être un chauffeur hors-pair, est un génie de directeur artistique!!! On restera plus de deux heures à s'éclater sur le sel blanc. Basile a droit à une deuxième séance de conduite, plusieurs kilomètres sur le Salar, et cette fois on est tous avec lui dans la voiture! En fin de journée, on regagne Uyuni, où nous avons notre bus de nuit à 22h; Edwin et Mirtha ont décidé qu'ils ne voulaient pas nous laisser seuls là-bas, et restent avec nous jusq'au bout, pour notre plus grand bonheur: partie de cache-cache dans un cimetière de trains datant des années 30-40 (j'ai beaucoup pensé à mon papa qui adore ce genre de lieux à l'abandon), puis chocolat chaud et pizzas bien au chaud dans un repère d'expatriés, avant de gagner la rue où nous trouvons notre bus. Mirtha monte avec nous pour nous installer jusqu'au bout, Edwin charge nos fameux bagages dans la soute du bus, ces bagages qu'il a chargés tous les matins sur le toit de sa voiture! Il faut maintenant se séparer et les adieux sont déchirants: les petites sont en larmes de se quitter, les mamans aussi, les garçons manquent de flancher, on se serre très fort dans les bras après cette aventure tellement hors-norme vécus tous ensemble. On peut dire qu'on a eu le sentiment de former pendant ces 10 jours une vraie famille franco-bolivienne, et ce sont des sentiments forts que nous avons réussis à tisser tous ensemble... Edwin et Mirtha nous disent qu'il accueilleront chez eux avec plaisir nos enfants lorsqu'ils reviendront voyager à leur tour, ils se sont pris d'une réelle affection pour chacun d'entre eux et les ont vraiment bien cernés : Basile et ses quinze ans, à qui Edwin a confié le volant de sa voiture alors qu'il a du faire un prêt à la banque pour la financer et que c'est son outil de travail, la prunelle de ses yeux!; Félix et son côté ronchon et rebelle qu'il a réussi à dompter avec son humour, Zoé et sa joie de vivre ! Et ils aimeraient tant que Zoé et Belen puissent se revoir en grandissant... De notre côté nous les recevrons les bras ouverts à Toulouse si ils avaient un jour la chance de pouvoir venir en France, on ne veut pas se dire Adios, mais juste Hasta luegos... Le bus démarre, les larmes coulent sur nos visages, Zoé est inconsolable, notre coeur est serré, pris en étau entre la joie de tout ce qu'on a eu la chance de vivre avec cette petite famille adorable et si bienveillante avec nous, et le chagrin de les quitter probablement pour toujours... Bolivie, tu nous as conquis !













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