Pour notre première vraie journée sur Maui, on part à l’assaut du Haleakana, le volcan endormi de Maui, qui culmine à 3055 mètres.
Nous sommes arrivés la veille chez Steve et Estela qui nous accueillent chez eux en échange de maison, tout en restant dans leur maison! C’est une petite villa de banlieue résidentielle très confortable. Quand Steve nous ouvre la porte, il y a ma chanson préférée (« Over the rainbow », interprétée par un Hawaiien, Israel Kamakawiwoʻole, écoutée au cours de notre cérémonie de mariage!) qui retentit dans le séjour: c'est un signe !!
Estela est d’origine cubaine, et tous les deux se sont installés sur Maui il y a deux ans, après une vie passée dans le New Jersey et des vacances familiales annuelles sur Hawaii, ils connaissaient donc très bien les lieux quand ils ont tout lâché pour emménager ici.
Quelques courses pour les jours à venir, un pique-nique improvisé sur leur terrasse, Estela nous fait gouter l’ananas de son jardin (sucré à souhait, mais un pied ne donne qu’un fruit et il faut plus d’un an pour l’obtenir!! On a presque honte de l’engloutir mais elle y tient et il est tellement bon qu'on ne se fait pas prier!), et de l’avocat du jardin de son voisin. On passe le reste de l’après-midi à se reposer, faire des lessives, et gérer un petit problème de fuite des toilettes à l’étage alors que nos hôtes sont partis se promener (ou comment commencer en beauté son échange alors qu'on veut être des hôtes discrets et exemplaires!)
On s'était tout de même motivés pour une balade au coucher du soleil sur la baie de Kalepolepo, à une quinzaine de minutes de route, avant d'apprécier une nuit dans un vrai lit après ces trois jours de vie sauvage!
On attaque donc la route rapidement sinueuse pour grimper sur le volcan : on passe de 0 à 3055 mètres en 1h20 ! La météo est superbe, le sommet est dégagé, mais on tolère nos sweats et polaires une fois sortis de la voiture.
Tout en haut, la merveille s’ouvre devant nous : l’immense cratère et ses multiple petits cônes de poussière, dans un dégradé de couleurs étonnantes, nous voilà sur la Lune!
C’est une belle balade qui nous attend : on peut descendre en aller-retour autour des cratères, mais il faudra penser à la remontée, assez physique sur une pente douce mais continue et sur un sol meuble, sableux ou granuleux.
Très vite il n’y a plus personne autour de nous, la majorité des touristes se contentant des photos au sommet et d'une descente de quelques centaines de mètres sur le chemin.
C’est magnifique, il y a des plantes endémiques argentées, les "épées d'argent d'Haléakala" ou "a'hinahina "qui ne fleurissent le plus souvent qu’une fois en plusieurs décennies, et qu’il faut absolument préserver.
Le Haleakala est encore un lieu sacré et vénéré par les natifs Hawaiien, qui viennent s’y recueillir ou y célébrer des fêtes familiales.
Nous sommes seuls au monde pour la pause pique-nique, sur les pierres volcaniques chauffées par le soleil.
Et là, une fois les estomacs remplis, on s’offre un moment exceptionnel : une sieste familiale sur les rochers!!! A 3000 mètres d’altitude ! Calés sur nos K-Way boules comme oreillers, les capuches sur le visage, chacun s’endort dans le vent et le silence du volcan: c’est quelque chose qui n’arrive jamais !!! Déjà la sieste, avec mes journées de folie, c’est assez rare (enfin les enfants dorment presque tous les jours dans la voiture malgré tout!) , mais toute la famille ensemble, plutôt incroyable, et dans un tel décor bien sûr, totalement inédit !
On se réveille au bout de quarante-cinq minutes, tout groggy et reposés, et épatés d’avoir pu nous laisser aller à ce moment si doux dans un environnement pourtant si hostile! Zoé aurait voulu que ça dure encore tout l’après midi Heleakala a dégagé pour nous une atmosphère de totale sérénité alors que ses horizons désertiques pourraient sembler inquiétants...
On reprend notre chemin pour aller rejoindre le premier cône zébré de rouge et de brun, c’est superbe. Des nuages montent des profondeurs pour lécher les bords de la caldeira, le ciel au-dessus de nos têtes reste parfaitement bleu, on est aux anges.
La remontée est plus physique, mais on ne lâche rien, et vers 16h30 nous voilà revenus au parking, avec plus de 8 kilomètres dans les pattes!
Il nous faut maintenant attendre le clou du spectacle : le coucher de soleil sur la mer de nuages.
Au Haleakala c’est le lever de soleil qui est très populaire, tant et si bien que des quotas ont été mis en place et que des réservations doivent être faites sur le site du parc national.
Mais j’avais lu que le coucher de soleil était au moins aussi beau, avec beaucoup moins de monde, et sans réservation… Le choix a donc été facile.
Un moment unique. C’était splendide, féérique, magique… même les garçons ont pu le reconnaitre !!
On se souviendra longtemps de cette journée au sommet du Haleakala de Maui, récompensée par un gâteau au chocolat sorti du four et concocté par Estela pour nous! Quelle délicate attention !!
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