Nous voilà arrivés au Maroc, pour un périple de quinze jours en camping-car dans le Sud du pays.
Arrivée un peu tardive dans un appartement moyen d’un quartier excentré de Marrakech (les garçons dorment sur des banquettes sans drap !), on se remplit l’estomac sur une terrasse du coin à plus de minuit. La nuit est courte et étouffante, abrégée dès 6h par l’appel à la prière : dans mon demi-sommeil je ne peux m’empêcher de sourire en revoyant la scène culte de OSS117… Nous gagnons le camping où est garé le véhicule qui va constituer notre foyer pour le séjour, et c’est une bonne surprise qui nous attend : le camping-car est moderne, bien agencé, super propre, le meilleur qu’on ait jamais eu, même dans des pays réputés pour ça !! Ici, un seul loueur pour tout le pays, et on n’est pas déçus ! Départ après un petit-dej arrosé de thé à la menthe dans le camping (qui se trouve ce matin-là être le point de départ d’un rallye voitures !), puis on fait le plein de gasoil et de provisions (on achète un tout petit barbecue, des légumes, des fruits secs et des épices à couscous, complétés par un plat à tajine acheté pour 4 euros plus tard en bord de route, pour se faire plaisir avec de la cuisine locale !), et nous voilà partis en direction la route de l’Atlas pour rejoindre Ait Ben Haddou. C’est une après-midi entière de route pas toujours en bon état qui nous attend, on franchit les cols, on se fait une pause pique-nique avec vue très sympa sur la vallée que nous venons de parcourir, et on se fait aussi arrêter par la gendarmerie royale (excusez du peu). Le loueur nous avait prévenus, ils pouvaient nous embêter avec une histoire administrative de papiers de contrôle technique, qui n’existe pas pour les véhicules loués. Pas manqué… Tergiversations, conversations avec notre loueur joint par téléphone, on arrange les choses avec une amende que nous versons et que notre loueur nous remboursera, et nous voilà repartis dans l’appréhension des futurs barrages !! On s’arrête en fin d’après-midi pour se dégourdir les jambes dans la kasbah abandonnée de Telouet, qui nous offre de jolies perspectives dans la lumière de la fin de journée : l’envoûtement commence au coin d’une ruelle, au pied d’une porte sculptée, au détour d’une rigole à franchir, ou dans le feuillage d’un palmier ! Nous arrivons pile au coucher du soleil sur une aire de stationnement dans Ait Ben Haddou, avec vue sur le Ksar, prêts pour un dîner rapide et une mise au lit très attendue ! La nuit est fraîche cette fois, on se réfugie même sous d’épaisses couvertures fournies avec le camping-car, mais tellement réparatrice !
Ce matin, on a décidé de se lever tôt (oui, d’accord, j’ai décidé de les lever tôt !!) pour profiter de la déambulation dans le Ksar dans la jolie lumière du matin, avant que l’endroit ne soit abordé par les autres touristes : merveilleuse idée, on a la cité pour nous tous seuls, c’est magique… Petit thé de réveil sur une adorable terrasse à la vue splendide sur le reste des vieux bâtiments du ksar, sur le lit de l’oued et le nouveau village au loin. On se délecte de l’instant, juste perturbé par l’élégant ballet des chats qui viennent chercher les caresses de leur réveil.
Ces vestiges de kasbahs (anciens villages fortifiés) et ces ksar (plus imposant, une véritable cité) sont l’œuvre des peuples passés, difficiles à dater. Les premières pierres d’Ait Ben Haddou pourraient dater du VIe siècle, puis du XIe et XIIe siècle, avant de devenir au début du XXe siècle un des derniers vestiges du Glaoui, ce sultan dictateur ayant fait concurrence au roi en place, richissime et bien décrié, avec plus de 600000 personnes sous sa coupe. La kasbah de Telouet est son œuvre également. On reprend ensuite le camping-car pour aller se poser pour le petit déjeuner, en bord de vallée, vue géniale pour se remplir l’estomac, et nous voilà arrivés cet après-midi dans la Vallée des Roses, dans le village de Tamaloute (encore appelé Bou Tharar), au bout d’une impressionnante route d’un paysage aride d’ocres et de rouges le long de l’oued M’Goun. Cette vallée ainsi prénommée en raison de sa culture de roses qui fleurissent au printemps et sont récoltées à la main par les femmes au petit matin, est le cœur de la distillerie de ces délicates fleurs, dont les essences servent à parfumer divers produits dans tout le pays. Partout dans les villages traversés, on voit des boutiques de savons, huiles essentielles, shampoings, ça doit être très agréable de visiter les distilleries en saison ! Nous avons trouvé le parking d’une très mignonne auberge pour nous poser, avec terrasse et vue sur les montagnes, et nous aurons même droit à une douche ce soir ! Au programme pour la fin de journée, randonnée dans le village et ses jardins au bord de l’oued, avec un jeune guide local, chouette !
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