Nous sommes arrivés en toute fin de journée dans le Parc National de Litchfield, à 1h30 au sud de Darwin : plus petit et moins connu que son cousin Kakadu, il n'a pourtant rien à lui envier, nous y avons passé une magnifique journée de baignades dans des spots de rêve avec des vues fantastiques! On avait réservé deux nuits au Wangi falls campground : et oui, ici les campsites doivent être préréservés en ligne. M'y étant pris la semaine dernière, on a eu la chance d'avoir les dernières places de ce campground bien situé pour rayonner dans le parc. Et on y a enfin trouvé une famille de wallabies qui squatte le terrain, sans être trop effrayés par notre présence ! Ce campground a aussi l'avantage d'être situé au pied des chutes de Wangi, qui sont majestueuses et dont les parois s’enflamment pile à notre arrivée au coucher du soleil, avec un superbe reflet orange dans l’eau : on est déjà conquis.
La journée du lendemain est sportive! On aura marché en tout 14 km, pour explorer trois sites différents de baignade cachés dans le parc national. On commence par Sandy Creek (Tjaynera Falls) : il faut rouler sur une piste de 9km exclusivement accessible aux 4x4 pour y parvenir, et dès le début on essuie un sacré obstacle. Le passage d'un gué très chaud, avec 60 cm d'eau sur une centaine de mètres... 4 autres véhicules ont stoppé devant et essaient de jauger la faisabilité de la traversée. L'ambiance entre conducteurs est super sympa, personne ne semble à l’aise, on hésite beaucoup, on ne sait pas de quoi est fait le fond, et il y a un virage à négocier en sortie d’eau... Notre sauveur arrive alors : un Australien pur souche qui semble plus sûr de son 4x4, il nous propose alors de passer en premier et nous laisse un talkie walkie pour nous donner ses impressions au bout! On n'est pas sereins car on a le bas de caisse le moins haut des 4 autres véhicules, et on a une voiture louée, alors que les autres semblent propriétaires! Chacun y va, on se retrouve les derniers à passer : on ne peut plus reculer, on se dit que c'est le moment ou jamais avec tout ce monde pour nous aider en cas de pépin! On est donc le centre du spectacle final, on fonce, surtout ne pas s'arrêter ils nous l'ont bien dit, pas trop lentement, pas trop vite : c'est parti, on y arrive, tout le monde nous regarde et applaudit ! « good job ! » Mais il semble qu'il faudrait aller un peu moins vite au retour car ils nous ont dit qu'on avait créé des vagues énormes!! La femme du conducteur aguerri nous a filmés et nous propose de nous envoyer le résultat quand elle aura du réseau ! Espérons qu'elle ne l'oublie pas!
En bout de piste, c'est encore une courte rando de 3.5 km AR, avec une petite grimpette qui nous attend, et au bout, une très jolie cascade rafraichissante, quel bonheur de nager jusqu'au pied des chutes! Même si là aussi on a quelques sensations car on sait que des "petits crocodiles d'eau douce dits de Johnston", "inoffensifs", fréquentent la zone. Je ne vois rien, et je suis super étonnée de voir que Zoé réussit toute seule à m'y rejoindre!
On rentre au campsite pour le déjeuner, car on doit bouger les tentes : ayant eu les dernières places, je n'ai pas pu réserver les deux nuits consécutives au même emplacement. Il nous faut donc retirer les sardines, porter les tentes sur 200 mètres et les replanter! Et ce ne sont pas des petites tentes Quechua de Decat' toutes légères, mais plutôt des tentes robustes genre militaires !! - géniales à monter d'ailleurs au passage (on peut tenir debout dedans)- qui nous font piquer une belle suée par cette chaleur de 35 degrés!
Pour l'après-midi, on gagne les Upper Cascades : on ne savait pas trop à quoi s'attendre, je me disais que "upper" et "cascades" pouvait dire "cascades en hauteur" et que ça pouvait être sympa! Allez, encore une jolie grimpette sur 1.7 km aller puis retour, et voilà qu'on tombe sur un site extraordinaire pour nous tout seuls ! Imaginez des petites cascades qui dégoulinent dans des bassins de latérite rouge, où la roche est lisse mais ne glisse pas sous les pieds, le fond de sable clair, l'eau excellente à 29-30 degrés, le tout avec une vue de fou et surtout une solitude assez inexplicable à 15h ! S'immerger dans cette immense piscine naturelle, où l'on a pied partout, est un véritable nirvana sous cette chaleur et après les efforts fournis: on voudrait ne plus en sortir… Seuls le chant de l'eau et les cris des perroquets viennent briser le silence de l’endroit. C'est paradisiaque. Bluffant. Hors normes! (l'histoire dira que j'y oublierai ma montre et qu'on y retournera le lendemain matin avant de rentrer à Darwin, en faisant un petit sprint trail, rien que Pierre et moi : montre retrouvée!!)
On quitte à regret ce moment de bien-être absolu pour une dernière baignade à "Tjaetaba Falls", repérées par hasard sur internet alors que j’avais du réseau à Katherine, qui promettait un bassin tout rond tout en haut d’une cascade avec vue incroyable sur tout le bush ! Ce site est en fait très peu connu du parc, pas du tout mis en valeur, jamais cité dans les guides, et pourtant c'est probablement l’un des plus incroyables ! On se farcit 25 minutes de grimpette à nouveau, un couple est déjà là mais nous laissera assez rapidement profiter encore une fois en exclusivité de la magie du lieu : mon rêve de piscines naturelles à débordement se réalise ! Je fais référence bien sûr aux Gunlom Plunges de Kakadu dont on avait trouvé l'accès fermé! L'eau y est encore une fois délicieuse, ici le bassin est profond et permet des sauts, et le goûter, constitués de mandarines et des sablés bretons de mamie Colette ont une saveur bien particulière! On a une vue dominante sur tout le bush, éclairé par le soleil de fin de journée. A notre retour au campground de Wangi Falls, il fait encore 32 degrés à 18h et on arrive pile pour une nouvelle séance de « ciné » embrasement des cascades… Contemplation dans le silence, pour cette dernière soirée en pleine nature. On se concocte un super repas avec la plancha du campground (brochettes et wings de poulet caramélisés, avec nos traditionnelles pâtes chinoises), on est survolés par une centaines de chauve souris aux dernières lueurs du jour, et on se fait un joli dernier feu de famille avec des chamallows grillés, un dernier "petit bac" devenu notre jeu fil rouge de soirée autour des flammes, et un débriefing du voyage, voilà un vrai beau moment à 5 pour conclure ce formidable road-trip australien à travers le Top End ; on ne s'est pas trompés: le Northern Territory, quelle claque !
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