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Ile de Kawhagan, lagon de Sugba : les pépites de Siargao ont un avant-goût du paradis





Cette journée d’exploration nous a donc menés vers midi à Del Carmen, où l’on peut embarquer pour un lagon un peu particulier, le lagon de Sugba, qui est en fait une zone de formations géologiques marines où la mer est cernée de massifs calcaires recouverts de jungle, qui forment des lacs non totalement fermés, communiquant entre eux : la vue du ciel est fabuleuse mais mon drone ayant pris l’eau le matin, je ne peux plus l’utiliser, je mets donc en photo ce qu’on trouve sur internet pour illustrer le phénomène! 

Avant d’embarquer sur notre banka à moteur (les embarcations traditionnelles philippines en bois, à balanciers), on nous propose un circuit qui passe avant par deux autres sites : l’île de Kawhagan et la plage de …. J’hésite un peu, j’ai peur de tomber dans un piège à touristes, alors que nous avons volontairement décalé la visite de Sugba à l’après-midi pour y trouver moins de monde, l’essentiel des touristes s’y rendant en matinée. Finalement on accepte, on verra bien.

Le tarif est très accessible: pour 50 euros au total, on a cette banka privée pour toute la demi-journée et l’accès aux sites souhaités et dans l’ordre que l’on désire! 

On commence donc par se diriger vers l’île de Kawhagan: le trajet en soi est déjà très gratifiant, on évolue dans des bras de mangroves où vivent des habitants sur pilotis, et l’eau devient de plus en plus belle au fur et à mesure qu’on progresse. Se révèlent à nous petit à petit ces paysages particuliers constitués de bras de mer et de lacs intérieurs dominés par ces massifs verdoyants.

L’arrivée sur Kawhagan est paradisiaque !!! L’eau est superbe, un banc de sable clair se découvre avec la marée descendante, et contre toute attente, on est absolument seuls, les premiers à arriver! On n’en revient pas, on est bluffés! Une famille vit ici, sans eau ni électricité, mais propose ses services de restauration au feu de bois. L’île est tapissée d’une moquette herbeuse moelleuse à souhait (je veux la même pelouse dans mon jardin!!), où les ombres des feuilles des cocotiers se projettent dans des dessins paradisiaques, le tout avec vue sur le turquoise de l’eau. Jouir de cet endroit tout seuls est exceptionnel, je crois qu’on a une chance folle ! Les enfants sont aux anges! Zoé n’attend pas pour sortir son seau et sa pelle, voilà des mois et des mois qu’on lui promet des jeux dans le sable, il faut dire que les voyages précédents ne s’y prêtaient pas trop! Il y a de superbes coquillages ici, et elle se trouve aussitôt de quoi se faire un porte savon pour le retour (bien lourd, il va encore falloir jouer d’astuces pour nos bagages!).

On se commande des plats philippins : du poulpe pour Pierre, des nouilles aux légumes pour moi, du poulet adobo, la spécialité philippine, qui consiste à faire mariner du poulet dans un vinaigre aigre-doux avant la cuisson, le rendant brun et luisant, et particulièrement fondant en bouche. C’est ce qu’on nous avait déjà servi lors de la soirée kayak à Bohol, sans en connaître le nom, et c’est délicieux. L’attente est longue, tout est fait en direct sur place et avec les moyens du bord, mais on a tout le temps de profiter de la vue, à l’ombre d’un carbet, sous une brise très agréable.

Deux autres familles de touristes asiatiques arrivent ensuite, chacune a sa table abritée et l’intimité de chacun est préservée !

A bout d’une heure trente passée sur place, et les estomacs bien remplis (en fait la nourriture philippine sait être parfaitement succulente dès qu’on s’éloigne des resto de touristes aux préparations dégoulinantes de fritures), on reprend la banka pour traverser le lagon et atteindre la plage qui face à Kawhagan : 

Un grain nous fonce dessus donnant au ciel des teintes menaçantes, mais la pluie cesse rapidement, ouf! On reste moins d’une demi heure, le temps de marcher sur la plage et profiter des paysages offerts par la marée basse et le ciel délavé par l’averse, alors que les garçons s’éclatent sous les cocotiers avec un jeu nouvellement inventé : le lancer de tongs. Bien bête à l’image des ados, l’objectif est de lancer une tong sur l’adversaire pour le toucher : on peut viser les jambes, le dos, le torse, pas le visage, merci. L’exercice s’avère technique et je m’amuse de les voir se déhancher pour des lancers techniques rasants, avec un bon coup de poignet. Bien sûr, si on peut faire un peu mal au passage, c’est bonus. Il se trouve que justement, ce sont MES tongs qui ont été désignées comme outil idéal : « ni trop lourdes, ni trop légères, le format parfait » me disent-ils…. J’vous jure….

Il est temps de regagner la banka pour rejoindre le lagon de Sugba, on espère que le soleil ne va plus disparaitre!


La progression n’a pas été facile car nous sommes au plus bas de la marée, et les marins ont du à plusieurs reprises arrêter le moteur et pousser la banka à la rame pour traverser certains passages délicats où les fonds ne sont plus qu’à une cinquantaine de centimètres de la coque. L’arrivée ici est particulièrement idyllique également, d’autant qu’on constate aussi qu’avec une arrivée vers 15h30, le gros de la foule est parti, et le lieu est alors très paisible. Un ponton en bois permet de débarquer et de circuler jusqu’à une plateforme où des tables peuvent accueillir nos affaires, surveillées par des petites dames du coin. Un plongeoir domine le lagon, et on peut louer des kayak ou des paddles, trop bien ! On est les seuls à se lancer sur le lagon, les rares autres touristes présents préférant rester dans la zone de baignade dédiée. On pagaie en direction d’un deuxième lagon communiquant avec le premier, où la troupe peut s’ébattre en toute solitude au milieu d’un vert turquoise splendide qui reflète la lumière de la fin d’après-midi. Des vrais airs d’aventure cet endroit! On est vraiment bien ici, à flotter et ramer tranquillement dans le chant des oiseaux! Bataille sur le paddle bien sûr, c’est à qui tombera le premier, l’eau est délicieuse évidemment, où des petites méduses inoffensives et très jolies viennent nous rendre visite.

Le soleil baisse progressivement et l’ombre gagne l’eau, les 17 heures approchent, il est temps de faire revenir la banka… On serait bien restés ici toute la soirée si ça avait été possible, mais les lieux ne sont plus accessibles une fois le soleil couché. C’est la St Valentin aujourd’hui, et les Philippins, grands adeptes du kitsch, ne manquent pas de nous le rappeler : un banc de bois décoré a été installé sur le ponton et une petite dame se fait un plaisir de nous prendre en photo avec mon téléphone, un chouette souvenir en famille teinté d’un peu d’humour! Les enfants réclament, après le surf, de recommencer le paddle : ça, ça devrait être possible dans la suite du voyage qui va être très balnéaire!

Retour en mer au coucher du soleil, toujours cette magnifique lumière qui me remplit de sérénité…

Le retour en tricycle est très long alors que l’obscurité grandit progressivement, la petite loupiote rose s’allume, la route, et on finit de contempler les habitants qui, de ci de là, regagnent leurs pénates, avec les chiens et les poulets. Les cocotiers nous saluent avant de disparaître dans la nuit noire. Intense ce court séjour à Siargao, mais tellement enthousiasmant finalement!


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