Hommage à ma fille : profiter de chaque instant de ton enfance

Ma Zoé : sans toi je n’aurais jamais découvert l’Egypte, cette Histoire fascinante, ces vestiges admirables, ces lumières inoubliables, ce Nil mythique.

A l’image de ta maman, tu es douée d’une obstination qui a permis que tu sèmes en moi cette petite graine qui a germé et m’a fait dire : «  et si on y allait, rien qu’à deux ? ».

C’était un challenge. Les voyages, je commence à être bien rodée, mais toujours en famille, dans ce noyau fort et protecteur.

L’Egypte, juste après la Namibie: ambitieux ? capricieux ? Sûrement…

L’Egypte, juste toutes les deux, mère et fille: audacieux ? Peut-être.

Dans certaines rues du Caire, dans les voitures sur la route du désert la nuit, aux frontières de la Libye, aux passages de certains check-points, on se dit «  mais dans quoi je m’engage là ? »… et puis juste après, la réponse est toujours la même : « j’ai fait le bon choix »… L’accueil des Egyptiens est toujours bienveillant, soucieux d’être à nos yeux respectables et respectés.

« Welcome ». Pas un Egyptien pour oublier ces mots à chaque regard croisé.

Parfois un peu collants, jamais malveillants.

Ma fille, je suis tellement fière de ton amour pour l’aventure, pour la découverte, pour le voyage. Tu as cette curiosité naturelle de l’autre qui fait t’ouvrir sans aucune méfiance à ton prochain, quel que soient ses conditions de vie, sa religion, ses traditions, ses origines. Tu ne voies pas les couleurs de peau, tu ne voies pas la saleté, tu ne voies pas la misère, tu ne voies que la joie, le bonheur, les sourires, les chats!, et l’Humain en chacun de nous…

Eternelle rêveuse, tu as passé des heures à jouer, sur le Nil et dans les temples, à faire sautiller tes petits poneys dans la poussière des pharaons, tu as passé des heures à virevolter en licorne ailée imaginaire entre les divines colonnes : j’envie ton insouciance, et je me délecte de te voir profiter aussi longtemps que tu le pourras de cette tendre enfance…

Tu étais fascinée par Nout, déesse du Ciel, qui dessinait sur nous deux son arc protecteur…

Lors de notre première nuit, au pied des pyramides , j’ai appris la disparition brutale d’une amie.

Une amie qui m’avait éveillée à des petits plaisirs simples du quotidien, comme trouver des chemins de traverse poétiques en vélo pour rentrer de l’hôpital. Une amie qui nous avait accueillis en 2011 avec son doux compagnon et ses jeunes garçons sur Lifou, notre île de coeur en Nouvelle-Calédonie. Une amie qui m’avait marquée par les liens viscéraux très forts qu’elle tissait avec ses bébés, ne pouvant pas s’en séparer. Une amie cool, lumineuse, qui riait, et que je n’avais pas vue depuis tant d’années mais qui continuait d’être dans ma vie grâce aux messages qu’on échangeait régulièrement…

J’ai passé cette première nuit avec toi dans le lit à pleurer de tout mon corps pendant que tu dormais paisiblement.

J’ai visité les pyramides les yeux gonflés de chagrin, mais émerveillée du spectacle de te voir tant époustouflée.

Je sais que c’est pour cette raison que je voyage avec vous si intensément : profiter de chaque instant avec mes enfants, créer des liens, des moments forts, des souvenirs pour la vie et pour après, augmenter l’intensité du quotidien, pour revenir avec des papillons plein la tête sur nos chemins de tous les jours…

Ce voyage a eu une saveur particulière, une saveur supplémentaire. J’ai profité de chaque instant, de chaque sourire, de chaque éclat de rire, de chaque bisou, de chaque câlin, de chaque soupir, souvent émue, sans que tu t’en rendes compte.

Ma Zoé, mon ange, ma vie, mon rayon lumineux, merci de m’avoir éveillée à l’Egypte avec toi, merci d’avoir gravé en moi ce moment pour l’éternité.