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Fakarava : Passe Nord, Passe Sud





Notre deuxième jour est consacré à deux merveilles de Fakarava : les plongées, et la fameuse plage dite « du PK9 », digne des plus belles cartes postales, à laquelle j’ai consacré l’article précédent (soupir d’extase).


Pierre a deux plongées ce matin, mais ne pourra pas plonger sur le mur de requins de la Passe Sud.

On a enfin trouvé, auprès de Cédric et Vanina, les explications sur cette problématique du sens des courants pour la visibilité, et pourquoi les plongeurs logeant à la Passe Sud peuvent faire cette magnifique exploration du mur de requins alors que ceux situés sur la Passe nord n’y ont pas vraiment accès en ce moment. C’est juste une histoire de marées pas calées pour nous arranger!  A marée haute, le courant est rentrant dans le lagon, c’est la garantie d’une excellente visibilité en plongée; à marée basse, le courant est sortant et les particules rendent la visibilité beaucoup moins bonne. Nous sommes depuis quelques jours en marée basse au milieu de la journée, c’est ce même phénomène qui explique nos visibilités un peu décevantes avec les raies manta à Maupiti. De ce fait, les clubs de plongée de la Passe Nord ne proposent pas la plongée sur le mur de requins de la Passe Sud pendant nos jours de présence à Fakarava, car la distance nécessite de plonger en matinée ou en après-midi quand le courant est toujours sortant, et donc la visibilité potentiellement mauvaise. Euh, vous suivez ?? Alors que les clubs situés dans la Passe Sud, puisqu’ils sont sur place, peuvent s’adapter et proposer des plongées à 5h du matin ou à 18h!.

On comprend donc enfin pourquoi le club de plongée contacté il y a plusieurs mois nous avait expliqué que la Passe sud ne serait pas faisable à notre période en raison des courants, alors que des plongeurs croisés dans Rotoava avaient fait la dite plongée la veille, puisqu’ils logeaient là-bas!

Juste pour que l’on se rende compte, le mur de requins, c’est plus de 700 bestioles qui stagnent là, dans le courant, et se laissent admirer. Les requins (du moins ceux là, pointes noires, pointes blanches et gris principalement) filtrent l’oxygène de l’eau qui rentre par leur bouche à travers leurs branchies : ainsi, le requin, à quelques exceptions près comme le dormeur, doit constamment nager pour s’oxygéner. Il se trouve que le courant de la Passe Sud est tellement fort qu’il permet aux requins de stagner sans bouger, la filtration ayant lieu naturellement par la force du courant, ce qui créé cet embouteillage hors-normes qui fait toute la réputation du site.



Pierre n’ a donc pas voir pu voir le mur de requins (oh mais quel dommage, il faudra donc revenir un jour ??) , mais ses plongées dans la Passe Nord ont été splendides: raie manta, requins à gogo, barracuda, mérous, thons, murènes… dommage, il y laisse notre appareil-photo sous-marin : quand il est écrit sur le boitier que la profondeur maximale d’utilisation est de 20 mètres et que tu descends à 25, l’électronique ne pardonne pas : je suis dégoutée, je ne pourrai pas immortaliser les images de notre baptême à Basile et moi, sur la Passe Nord également!!! 


Un tapis de corail à perte de vue, des espèces de poissons très diversifiées, en quantité bien plus importantes et en tailles plus grandes aussi que ceux vus sur les îles de la Société, et du requin partout !! On est fiers d’avoir réussi, je ne suis jamais tranquille en baptême, avec cette sensation d’oppression (respirer sous l’eau, même dans cette clarté incroyable, me semble tellement contre-nature que ça m’angoisse!), et Basile avait quelques craintes sur la gestion de ses tympans. Mais on est tombés sur un moniteur très calme, patient, qui a su prendre son temps et nous rassurer, avec des explications très complètes.

On a eu droit à quarante minutes de merveilles sous l’eau, qu’on gardera longtemps dans la tête ! Nous aussi, sans descendre très loin (6,7 mètres au maximum), on a eu droit à notre mérou céleste, notre barracuda, nos requins, et toute cette myriade de bancs de poissons, chirurgiens, ballistes, perches pagaies, anges, perroquets (dont un énorme orange et rouge magnifique), flutes, trompettes, porc-épic… cette sensation de se faire littéralement porter par le courant dans ce décor incroyable est assez surréaliste! On était donc super contents de l’expérience.



Le troisième jour, on a bénéficié d’une sortie en bateau pour explorer la Passe Sud, incontournable malgré tout si on vient sur Fakarava et qu’on loge à la Passe Nord.

Paui notre guide, et le capitaine sont super sympas, il fait encore grand soleil, c’est une superbe journée qui s’annonce.

Il nous faut une bonne heure pour gagner le hameau de Tetamanu, littéralement posé sur la Passe Sud. Une petite église bâtie à la chaux (de corail) en 1874, les ruines d’une école et d’une prison, quelques baraques sur l’eau et un club de plongée, et c’est tout ! On comprend que les quelques touristes qui viennent ici sont des plongeurs mordus, car on vit ici l’extrême de l’extrême niveau expériences de bout du monde !

Le site de plongée est au bout du ponton, c’est assez incroyable, pas besoin de longues minutes de bateau ici!

On a un bel aperçu du site lors d’une dérivante qu’on fera deux fois en snorkeling : là aussi, comme à la Passe Nord, un tombant progressif, mais qui tombe plus rapidement vers le grand bleu, tapissé de coraux dans une densité non vue ailleurs, et des énormes poissons ! On voit pour la première fois depuis notre arrivée en Polynésie un énorme Napoléon, qu’on voyait si facilement en Nouvelle-Calédonie, comme je regrette évidemment de ne plus avoir l’appareil sous-marin!!! C'est frustrant! On a surtout des dizaines et des dizaines de requins qui évoluent sous nos palmes, des gris, des pointes noires, un pointe blanche. On vit en direct une expérience aussi magnifique à voir que potentiellement horrifiante. Un jeune homme local pêche devant nous au fusil. Alors qu’il vient de tirer un énorme perroquet, une dizaine de requins remontent des profondeurs et, en une fraction de secondes, se jettent sur sa proie comme des lions féroces, et désintègrent littéralement le pauvre poisson; le pêcheur a aussitôt lâché le fusil bien sûr, mais je pense qu’il a une eu une énorme frayeur; il se fait remonter par notre guide qui lui fait comprendre que pêcher ici, tout seul, n’est pas raisonnable, et pourtant, on est tout proches du bord du village.


On remonte en bateau pour gagner un autre site célèbre de la Passe Sud, appelé les « sables roses ». Ce sont des bancs de sable éphémères qui émergent puis disparaissent au milieu du lagon, dont la couleur légèrement rosée offre encore une autre expérience visuelle des Tuamotu. C’est superbe, rien à dire, juste contempler!


Le dernier mouillage se fait sur une plage qui appartient à la famille du capitaine; sable blanc, cocotiers, barbecue! Paui nous donne un cours de confection du pain coco, cuit sur les braises entre deux feuilles de Kahaia (un délice), nous montre comment presser la pulpe de coco fraîche pour obtenir le lait de coco de la salade de poisson cru, comment tisser des couronnes végétales, il a passé le trajet-aller à tresser des chapeaux !

Le repas est un régal, et en guise de digestion, il nous propose un dernier snorkeling pour tenter de trouver de beaux coquillages, morts sur le récifs et amenés par la marée; mais la nature est maligne, les plus beaux coquillages sont toujours occupés par des Bernard-l’hermite dont on voit apparaitre des petites pinces, évidemment ceux-là retournent aussitôt dans l’eau.

Paui nous fait rire, son ton lancinant est très drôle, voilà encore une belle personne rencontrée ici.


La journée s’est terminée par un petit footing au soleil couchant, puis nos retrouvailles en famille sur le ponton pour pister les requins (plus énormes que les jours précédents encore !), et profiter des lumières de la nuit qui se lève… Cédric est arrivé à Fakarava il y a 25 ans et n’est plus jamais parti… Comme on le comprend !!!










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