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De Huahine jusque Bora Bora : nos débuts en catamaran dans les Iles sous le Vent!







En ce matin du 16 juillet, un grand rendez-vous nous attend sur le ponton de Fare, à Huahine.

« Iriatai » (horizon ou grand large en polynésien), un catamaran Nautitech de 43,5 pieds, et ses propriétaires, Marie et Arthur, nous attendent pour le rêve de Pierre, une croisière de 6 jours dans les Iles sous le Vent. Nos hôtes sont tout jeunes, à peine 30 ans, et le courant passe immédiatement, avec nous comme avec les enfants, qui sont super heureux d’avoir à leur côté une génération intermédiaire.

On tisse d’emblée de bons liens car on apprend rapidement que Marie et Arthur ont vécu tous les deux en Nouvelle-Calédonie. Marie a passé son enfance à Lifou, cette île du bout du monde dont on est tombé amoureux (aussi, mais c’est la première) en 2004, lors de notre premier voyage dans les Iles Loyauté, puis son adolescence à Nouméa, où elle rencontre Arthur qui lui est né et a toujours vécu sur un bateau, en Polynésie toute son enfance puis en Nouvelle-Calédonie.

Les parents de Marie ont eux acheté leur bateau pour y vivre quand elle avait 12 ans et ont bien exploré avec elle l’Océanie. 

Bref, on va vivre 6 jours avec des vrais marins, des purs et durs, qui ne connaissent pas la sédentarité ni même le fait d’avoir un pied-à-terre, mais vivent depuis qu’ils sont petits sur un « pied-à-mer »!

Le parcours qui nous attend va permettre de gagner la célèbre Bora Bora en passant par Raiatea, puis Tahaa.

On largue d’emblée les amarres une fois nos sacs embarqués, sous un ciel chargé et une petite pluie fine, mais on est épatés, impressionnés, et amusés par l’histoire de vie de ces deux tourtereaux, qui fait rêver des voyageurs comme nous qui n’avons jamais passé le pas de l’expatriation ou du voyage au long cours.

Un petit quatre heures de navigation sur le Pacifique nous attend pour gagner Raiatea, et une fois la passe de Huahine franchie, la houle se fait plus marquée.

On ne va pas se mentir, j’ai passé deux heures très pénibles, allongée dans ma cabine, très nauséeuse, avec l’oreille interne qui me faisait jouer la samba, à serrer les dents, sans même réussir à ouvrir un oeil pour tenter d’attraper un cachet dans mon sac… Deux heures où je me demandais ce qui m’avait pris de nous lancer dans une croisière de six jours!!! 

Deux heures à me demander si les enfants, qui étaient eux aussi allés se coucher, allaient bien, et deux heures où j’attendais désespérément que Pierre, que j’entendais tranquillement discuter dans le carré extérieur -pendant que mon estomac jouait aux montagnes russes-, vienne voir comment j’allais, pour pouvoir lui demander le dit-cachet!!


Et puis à un moment, le roulis s’est calmé, puis a complètement stoppé. On avait franchi la passe de Raiatea.

Je me laissais aller à un sommeil récupérateur quand j’ai entendu crier « dauphins!!! »; le temps de réaliser, et d’oser me lever en constatant que le mal de mer avait totalement disparu, la quinzaines de dauphins qui accueillaient le bateau avait pris le large.. Dommage, mais j’étais tellement heureuse de me sentir bien que tout était déjà oublié!

Les enfants eux avaient fait une sieste, tout simplement, j’étais donc super contente de voir que j’avais été la seule à souffrir de la traversée.

On est arrivés dans la baie de Faaroa, sur Raiatea (on n’oublie pas, on « loule » le « l » (« r »)!), qui est la baie la plus profonde de Polynésie (40 mètres de fond), où débouche la seule rivière navigable de toutes les îles polynésiennes.

Le temps est couvert, lourd, et donne une ambiance mystérieuse à la baie et au paysage terrestre de Raiatea face à nous, qui semble bien sauvage elle aussi.

Marie est une cuisinière hors-pair, et en bonne navigatrice, nous a mitonné un bon poisson cru au lait de coco pendant la traversée. On se régale! C’est du thon jaune ultra frais qu’ils ont pêché eux-mêmes, une bestiole de 60 kg qu’ils ont découpée en tranches et mis au congélateur après en avoir distribué un peu partout autour d’eux. Il est ultra fondant, et on apprend avec eux qu’un thon trop stressé pendant sa pêche peut décharger tant d’adrénaline que la chair se fige et n’a plus du tout la même tendresse pour être mangé cru: tout un art donc!

Ils nous racontent aussi leur pêche miraculeuse d’un merlin de 180 kg alors qu’ils se tentaient une petite sortie en annexe!!! Une histoire de fous dont ils nous montrent les photos, juste incroyables. Imaginez tenter de calmer une bête pareille qui se déchaine au bout de votre fil de pêche alors que vous êtes sur un petit Zodiac, ils sont devenus des héros dont tout le monde a entendu parler dans le coin, d’une île à l’autre, en partageant leur poisson avec une trentaine de familles différentes.

Ils en ont dans le bide ces deux là, la fougue de la jeunesse, doublée malgré tout d’une grande sagesse et d’une bonne dose d’humour!

On met les paddles à l’eau pour l’après-midi et on remonte la rivière jusqu’au fond. La Faaroa est appelée « Petite Amazonie », et c’est vrai que c’est un décor bien à part qui déroule devant nous, dans un silence absolu.

On croise un couple de pêcheurs en kayak, qui instaurent immédiatement la discussion et nous accompagnent sur quelques centaines de mètres.

Tout au fond de la rivière, on accoste au jardin botanique : bon, on a oublié « les savates » comme ils disent tous ici, donc ça nous impose de faire la visite pieds-nus, à la Polynésienne, on joue les 100% locaux!! On est relativement seuls aussi ici, et on admire les plus belles espèces florales des îles.

Sur l’autre rive, c’est André qui nous accueille, un Polynésien fier de nous faire visiter ses plantations d’arbres fruitiers et son potager : on découvre le pacai, un fruit qui ressemble à une énorme gousse de haricot vert avec des graines énormes entourées d’une chair blanche douce et fondante, un vrai bonbon comme il dit! Mangues, papayes, taro, manioc, curcuma, coco pleines d’eau, corrosols, pommes vertes, pamplemousses, oranges, citrons, aubergines, et tant d’autres espèces dont nous ne connaissions pas les noms, cet homme est fier de ce qu’il a construit ici.

Le jardin de André est célèbre aussi parce qu’il héberge un totem de Koh Lanta, ayant accueilli une épreuve de confort lors de la saison tournée en Polynésie il y a quelques années: la photo s’impose bien sûr!


Alors que la nuit est tombée, on s’est donné rendez-vous au ponton avec Zeina, une collègue pédiatre de Toulouse venue s’installer à Raiatea avec toute sa famille il y a bientôt sept ans et que je suis super contente de revoir ici! On passe un excellent moment d’apéro chez elle, elle nous raconte leur quotidien, les missions sanitaires qu’elle a montées ici sur la prise en charge et l’éducation thérapeutique autour de l’obésité infantile qui est un véritable fléau en Polynésie, les mentalités, les croyances, mais aussi le très bel accueil polynésien, toujours sincèrement bienveillant. On était trop bien. On aurait pu passer la nuit à discuter mais nos hôtes nous attendent sur le bateau pour un nouveau repas de chef : des lasagnes !! Notre première journée à bord se termine, la nuit est très paisible, le bateau ne bouge pas du tout: on va être bien en mer!




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