Ce matin, après cette soirée un peu épique, on accorde une « grasse matinée » aux enfants : ils ont droit à un lever à 7h!!! Franchement, dormir plus longtemps est difficilement envisageable car la chaleur monte vite, alors qu’une fraîcheur bien agréable avait envahi l’aurore.
On prend le temps de notre petit-déjeuner dans le soleil qui monte à vue d’oeil, on replie le campement, il semble que chacun trouve cette fois ses repères pour aider au mieux et vers 9h on décide de retourner dans le parc de Sesriem (l’entrée est valable 24 heures), pour une dernière grimpette de dunes avant de quitter le Namib. On envisage cette fois Elim Dune, toute mignonne et surtout tout à l’entrée du parc. Cette fois l’effort est plus supportable, le petit déjeuner n’est pas loin, on est bien hydratés, et la pente est plus douce.
Je ne me lasse pas de ces couleurs orangées, qui dominent les plaines claires et desséchées, qu’on dirait saupoudrées de craie… Un oryx est couché sous un arbre, près de la voiture, quelle beauté encore pour nos yeux.
La route du jour nous emmène dans un tout autre paysage, celui du massif de Spitzkoppe.
J’avais repéré il y a longtemps que les sites de campement étaient totalement lunaires, perdus au pied d’éboulis rocheux sublimés par les lumières du soir et du matin, encore et toujours. Là aussi j’avais donc fait une réservation très en avance pour être sûre de pouvoir jouir de ces magnifiques paysages.
La route est longue et difficile, car jusqu’à Walvis Bay et Swakopmund au bord de l’océan, ce sont des centaines de kilomètres de piste gravillonnée, tantôt très mauvaise où l’on est pas mal secoués (merci les passages de « tôle ondulée », souvenirs de notre périple sur la côte ouest australienne en camping-car), tantôt bien roulantes.
On traverse des décors étonnants, toujours dominés par l’aridité, mais les couleurs sont changeantes, toujours assez mystérieuses…
Petit arrêt photo au tropique du Capricorne: leçon de géographie pour Zoé, qui franchit en sautant la petite ligne de pierres symbolique qui sépare les demi-hémisphères!
C’est vers 17 heures que nous voyons apparaitre le massif de Spitzkoppe, si majestueux! C’est magique!! Quelques petites échoppes de souvenirs s’égrènent le long de la piste qui y mène, mais la plupart sont vides, ici aussi on sent qu’on n’est plus au coeur de la saison touristique… Les quelques habitations de tôle reflètent la pauvreté des lieux, en triste contraste avec la beauté du décor environnant… On galère un peu à trouver l’entrée du campement, avec des tours et des détours au pied des énormes rochers ronds, qui s’éclairent déjà de la belle lumière du soir.
Ici c’est réservation pour avoir la garantie d’un emplacement, mais on choisit sa place au fur et à mesure des arrivées. On s’enfonce au plus loin et on trouve le spot parfait, au pied d’un énorme massif. On monte le camp dans un environnement dingue, c’est irréel autant de beauté à nos pieds! Et on n’aperçoit pas ses voisins, le sentiment de solitude est encore total ici…Petites toilettes sèches, une table en bois et un braii, pour une fois on va réussir à dîner avant la nuit! Pierre se met au barbecue (il n’a pas résisté à acheter du boeuf et de l’agneau dans un supermarché à Swakopmund au moment de la pause-gasoil et regonflage de pneus avant la reprise de l’asphalte), Félix nous prépare des pommes de terre à la braise avec du cheddar, on va se régaler! Mais la fraîcheur tombe d’un coup, finies les hautes températures du Namib!!
On part en voiture à l’entrée du campement à plus de quatre kilomètres pour s’offrir une douche au bloc sanitaire : elles sont super chouettes, très nature, petite barrière en bois, et délicieusement brûlantes, le bonheur alors qu’on est maintenant frigorifiés dehors.
Au retour, on chausse les bonnets, les polaires, on monte les tentes, les enfants se réfugient sous la couette alors que les parents s’offrent un thé bien chaud sous un ciel étoilé magnifique … 21h30 sous la tente, ça y est, on a enfin réussi à se coucher presque comme des campeurs !!!Splendide Namibie…
La nuit a été moyenne, froide (qu’on était bien sous la couette!!) et venteuse : on a compris à nos dépends que les parois des tentes doivent être bien tendues sous peine de subir le bruit de leur claquement toute la nuit…
Le lendemain matin, je me lève la première car je ne veux pas rater les lumières du lever de soleil sur le massif, celles du soir ont été tellement belles qu’il y a des spectacles à ne pas rater…
La température remonte doucement, au fur et à mesure que le soleil s’élève. J’explore les environs en escaladant le massif contre lequel nous sommes abrités, et j’admire la plaine infinie face à moi que le soleil inonde progressivement. Des oiseaux viennent se poser à mes côtés, avec leurs chants mélodieux, quel réveil! C’est méditatif…
Vers sept heures je redescends pour réveiller la troupe: on installe les chaises au soleil pour le petit déjeuner, on a encore un peu froid… Il a fait 14 degrés cette nuit, quand les températures de journée peuvent dépasser les 35 degrés!
Puis j’emmène les enfants sur mon rocher, je veux leur partager cette vue et cet environnement de fou. On s’asseoit sur la roche qui se réchauffe et on voit arriver bientôt des petits rongeurs qui ressemblent à des marmottes, qui se dorent la pilule au soleil et viennent les uns après les autres, parents comme bébés, nous approcher de très près! Ils reniflent nos chaussures, nous regardent droit dans les yeux avec une curiosité étonnante, puis prennent place à nos côtés, c’est génial! On reste là longtemps à les observer, on apprendra dans la matinée qu’on les appelle les « rocky dassies ».
Ils nous auront offert un moment sacrément craquant dans un décor tellement sauvage…
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