Et voilà, nous sommes arrivés aux Philippines! Quinze jours qui s'annoncent très intenses si l'on veut effleurer quelques visages seulement de ces contrées étendues et éparpillées dans l'Océan Pacifique occidental.
Après avoir atterri sur l'île de Cebu, nous avons directement pris un ferry pour l'île de Bohol, sa voisine, qui constitue notre première étape.
Laissez-moi vous donner quelques explications géographiques et historiques sur les Philippines, un archipel de l’Asie du Sud-Est un peu difficile à appréhender!
Composées d’un peu plus de 7000 îles, dont 2000 seulement sont habitées et 2400 n’ont même pas de nom, il y a de quoi y perdre son latin pour tenter de s’y retrouver!
On y distingue trois grandes zones : l’île de Luçon, qui héberge la capitale Manille, et qui englobe une zone plus étendue encore avec d’autres îles alentours (alentours signifiant tout de même joignables par avion ou plusieurs heures de ferry!), dont celle de Palawan que nous explorerons en dernière étape; l’archipel des Visayas, dont l'île de Cebu où nous avons atterri, et l’île de Bohol, notre première étape du voyage, et enfin l’île de Mindanao, qui, comme pour Luçon, est à la fois une très grande île et une myriade de petites îles gravitant autour, dont Siargao qui sera notre deuxième étape.
Pas facile à suivre n'est-ce pas ??
Quand on débarque à Bohol, on est d’emblée frappé par une triple influence culturelle qui fait de cet archipel une zone à part dans l’Asie du Sud-est : en effet, on y ressent tout de suite la culture asiatique évidente liée à sa position géographique, mais très rapidement on perçoit la culture hispanisante de cette ancienne colonie espagnole (les noms, les églises, la ferveur chrétienne, les petits bus colorés comme en Amérique du Sud) et l’influence américaine, non pas liée au tourisme comme on pourrait facilement le penser, mais parce que les Philippines ont été administrativement gérées par les Etats-Unis sur toute la première partie du XXe siècle! Ce qui explique l’anglais qui existe partout ici, pas seulement comme moyen de communication mais utilisé au quotidien sur les panneaux, les magasins, les façades de bâtiments administratifs…
Magellan fut le premier européen à débarquer aux Philippines au début du XVIe siècle, qui était alors dominées par un royaume bouddhiste puis par des sultanats musulmans.
La colonisation espagnole s’impose en 1595 et christianise les îles, avec une ferveur catholique encore très présente ici à Bohol : on s’amuse des grandes affiches du Christ présentes à chaque arrêt de bus, des tuk-tuk et tricycles affublés de psaumes évangéliques à tout va, des jolies églises décrépies ressemblant trait pour trait à celles que l’on voit en Amérique du Sud. Quelle surprise pour moi qui m’attendait à une culture essentiellement musulmane! Et quel joli mélange!
L’empire espagnol domine l’archipel pendant trois siècles, avant de céder à la révolution philippine à la fin du XIXe siècle : la République des Philippines est proclamée en 1898, mais le traité de Paris qui marque la fin de la guerre hispano-américaine au même moment attribue aux Etats-Unis un contrôle administratif des Philippines. Quel comble!!! L’indépendance ne sera réelle qu’à partir de 1946.
Arrivés à Bohol, on est donc plongés dans cette triple ambiance : on m’appelle « Maam » à tout va, comme si je me baladais à St Louis en 1950, les tuk-tuk et motos - où comme partout en Asie s’entassent les familles et les victuailles- pétaradent sur les chemins, et les couleurs et motifs si gais des véhicules, conjugués aux inscriptions religieuses partout (les tuk tuk s’appellent Ave Maria, God is good, Gloria, In excelsis Deo) nous transportent deux ans en arrière en Amérique du Sud!
Bohol est une grande île, vallonnée, très verte, très habitée aussi!
Nous logeons le long de la rivière Loboc, les écoliers en uniforme marchent le long des routes, les chiens sont partout, les poules et les coq ne manquent pas non plus à l’appel!
Elle nous réserve une journée d’exploration très remplie, entre lever de soleil sur les Chocolate Hills, balade dans les rizières en terrasse, observation du tarsier dans son sanctuaire et merveilleuse balade en kayak sur la rivière à la tombée du jour pour découvrir le monde magique des lucioles!
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