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Battambang : ses rizières, ses chauve-souris, ses nems!






Notre route prend maintenant la direction de Battambang, notre dernière étape avant le retour sur Siem Reap.

Trois heures dans le van de Mr Lee, à regarder le paysage défiler. Il nous montre sur le chemin des échoppes de barbecues un peu spéciales : y grésillent des grosses souris, des serpents, des lézards et des petits oiseaux!!! Le spectacle est étonnant, il fait bien de nous préciser que les souris ainsi consommées sont des souris des rizières, plus saines évidemment que les souris des maisons!!! Ou l’histoire version culinaire des rats des villes et des rats des champs!! C’est dommage, le pique-nique au temple de Banteay Torp n’est pas loin, on n’a pas du tout faim (!!).


La région de Battambang est réputée pour ses rizières à perte de vue et considérée comme le grenier du pays, et elle est dominée, à une quinzaine de kilomètres de la ville, par un petit massif montagneux qu’on voit au loin, comme un îlot sur la mer, le site de Phnom Sampov.

Surmonté d’un temple, c’est avant tout un lieu qui héberge l’histoire dramatique du pays puisque ses grottes ont été le témoin du terrible génocide du peuple khmer par les Khmers Rouges : plus de 10000 personnes ont ici trouvé la mort dans d’atroces conditions, tantôt fusillées puis précipitées dans les profondeurs des failles de la montagne, tantôt poussées vivantes, la tête enfermée dans un sac, ou même laissées à l’abandon sans eau ni nourriture. Hommes, femmes, enfants, nourrissons, personne n’était épargnée. Nous passons au bord de ces macabres failles, partout des petits temples du souvenir, le site est un haut lieu de pèlerinage. L’arrivée au sommet est plus légère, offrant un splendide panorama sur les rizières, dominées par les toits des pagodes et des stuppas. De la musique douce accompagne la vue, les prières des moines dans la campagne alentour résonnent dans les haut-parleurs, c’est un bon moment.


Nous descendons pour assister à un phénomène naturel étonnant : l’envol de millions de chauve-souris, qui quittent chaque soir une immense grotte taillée à flanc de falaise, pour aller se sustenter lors de leur activité nocturne. On s’installe sur des petits chaises en plastique, chacun s’offre une boisson (des cocos fraîches!), on achète des gâteries sucrées à déguster, initiés par Mr Lee, comme des galettes de riz soufflées au sucre de palme ou à la coco, et on attend patiemment que ces demoiselles daignent sortir de leur caverne. Elles sont essentielles au peuple cambodgien car, en ingérant chaque nuit 50 à 100% de leur poids en nuisibles divers et variés, elles protègent le précieux riz des cultures. Elles sont donc protégées, et l’on estime que si elles venaient à disparaître, ce serait plusieurs tonnes de riz qui disparaitraient chaque année, un manque à manger pour 21000 Cambodgiens!

Soudainement, à 17h50, les piaillements se font plus fort, l’odeur également, et voilà que s’envolent une, puis deux, puis cinq puis vingt puis une centaine puis des milliers de petites chauve-souris dans une nuée impressionnante et continue qui dessine des volutes dans le ciel du crépuscule. Le spectacle est fou! Et durera un peu plus de 15 minutes sans aucune interruption! C’est fascinant.

On arrive dans Battambang alors que la nuit est déjà tombée, et on découvre une ville très grande (la 2e plus grande du pays après Phnom Penh), grouillante, alors que je m’étais imaginée une toute petite ville! L’hôtel est très joli, envahi du son des grenouilles, un petit havre de paix après la traversée des faubourgs animés.

On aperçoit rapidement les petites rues aux bâtiments décrépis coloniaux autour du marché en allant trouver un resto du soir.

Le lendemain, on décide de ne débuter la journée avec Mr Lee qu’en milieu de matinée pour que les enfants profitent de la piscine; de notre côté, on se lève aux aurores (merci la prière bouddhique au haut-parleur de 5h du matin!!! Nous apprendrons plus tard que c’est une tradition lors des mariages ou des décès), et on en profite pour faire un petit footing alors que la ville est déjà bien réveillée, la trempette dans la piscine en suivant est super bienvenue!


Les visites des alentours nous permettent de découvrir la technique de fabrication des galettes de riz utilisées pour faire les nems! Très intéressant à voir, quelle finesse! On a même droit à une dégustation, dommage que le petit déjeuner ne soit pas loin dans nos estomacs, on en aurait bien essayé plus! On se dirige ensuite vers Vat Kor, un village réputé pour ses quelques maisons traditionnelles en bois du début du siècle; malheureusement celle qu’on a avait prévu de visiter est fermée, un membre de la famille vient de mourir il y a deux jours. On se rabat sur une maison voisine, mais si le propriétaire bien âgé parle le français, la visite est plutôt autoritaire et expéditive, c’est dommage car le lieu est plein de charme..

On retourne dans Battambang pour l’heure du déjeuner, on passe par le marché, qui foisonne de victuailles en tous genres! Mais il est déjà temps de reprendre la route pour Siem Reap, une belle dernière étape nous attend pour le soir même : le spectacle du cirque Phare Ponleu.

On quitte la ville un peu frustrés, car on sent qu’elle mériterait de s’y attarder pour mieux cerner ses petits quartiers et ses possibilités.

La route du retour vers Siem Reap est par contre magnifique: on traverse des villages construits autour d’une jolie rivière où les pêcheurs s’affairent, des rizières vertes, jaunes, aux étendues d’eau qui jouent les miroirs face au ciel, ponctuées des palmiers-sucre touffus qui donnent une vraie marque de fabrique à ce panorama cambodgien. La lumière de l’après-midi sublime les paysages, et me font dire qu’on aurait encore tant à faire et voir dans ce pays!

On retrouve avec bonheur Mr Heng et son accueil exceptionnel, lui aussi va nous donner sacrément envie de revenir un jour!

Il nous reste une dernière soirée, comme une apothéose à venir! La suite dans le prochain post!



















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