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Aux portes du Corcovado : plein les mirettes!






La péninsule d'Osa est une mine d'or pour continuer à explorer la faune du pays, nous n'allions pas nous contenter de farnienter pendant deux jours! La proximité avec le parc national du Corcovado, réputé pour sa richesse mais aussi sa difficulté de randonnée, permet de retrouver, tout autour, la même richesse animalière. Nous avons beaucoup hésité à faire une rando à la journée dans le Corcovado, mais nous n'étions pas sûrs que Zoé tienne le coup: 9 heures dans cet univers, des temps de transports fastidieux pour rentrer (à la journée, on entre par un côté, tout proche de Punta Preciosa, mais on ressort à l'opposé, et il faut revenir en bus, routes difficiles...) et finalement, les entrées étant limitées, il n'y avait plus de disponibilité, ça nous a aidé à trancher! Nous avons donc décidé de faire un tour nocturne guidé le premier soir, puis une excursion à la demi-journée, guidée également, le lendemain. Pour le tour nocturne, on enfile ses bottes et hop! c'est parti, à la frontale. Les débuts sont timides, on commence à douter de parvenir à voir quoi que ce soit, puis, à force de patience, et au fur et à mesure que la nuit noire s'installe, on finit par avoir une chasse fructueuse! Lézards basilic, crabes de forêt, grosses grenouilles cachées sous les racines, oppossum dans un arbre (dévoilé par ses yeux flashant sous la torche!), sauterelle aux yeux bleus, grenouille rainette aux yeux rouges qu'on a re-shootée avec passion -dans cette région du pays, les pattes ne sont pas oranges et ses flancs sont zébrés de blanc-, araignées, libellules bleues, un kinkajou (impossible à prendre en photo dans la nuit), des singes titi, et pour finir un paresseux, très haut perché ! Pas de serpent! et pourtant le Costa Rica est champion du monde dans ce domaine : avec une vingtaine d'espèces venimeuses, il détient la palme mondiale de production de variétés de sérums antidotes!!! Si on doit se faire mordre par un serpent dangereux, c'est bien ici qu'il faut le subir! Mais à plusieurs reprises nous sentons une odeur spéciale et désagréable, et Emmanuel, le guide, nous dit que c'est l'odeur du Fer de Lance, ce célèbre serpent local dangereux, roi du camouflage... Alors comme ça, les serpents ont une odeur ?? Je trouve ça terrifiant tout autant que fascinant! Savoir qu'il est là, tout près, et ne jamais le voir, ça fait un peu froid dans le dos... Il nous rapporte qu'il a surpris la semaine dernière un gros boa en train d'étrangler un petit singe titi, il n'a rien pu faire, la pauvre créature avait déjà trépassé... Le lendemain, après un petit stop à la lavanderia (laverie) du village (y avait besoin!), c'est Roger qui nous emmène explorer la zone de Cabo Matapalo, à 17km de Punta Preciosa mais 45 minutes de piste défoncée: ça secoue! Matinée de bonheur et d'excitation auprès de ce guide passionné et passionnant, qui nous a fait régulièrement stopper la voiture pour descendre fouiner la faune alentours et l'observer au moyen de sa longue vue sur trépied : absolument génial! Un paresseux dans un arbre au bord d'une plage, puis un groupe de singes araignées qui se mettent à crier à la folie autour de nous : Roger est sûr qu'ils ont vu un animal sauvage au sol qui les a effrayés, les singes n'ont pas d'odorat performant mais une vue très affutée. Je pensais que notre présence était peut-être la cause de cette cacophonie d'alerte, mais il nous affirme qu'ils sont habitués à la présence humaine permanente, sans toutefois ne jamais réellement approcher l'homme. Les voir évoluer dans les arbres en incroyables acrobates - les singes araignée ont la particularité d'utiliser leur queue comme une 5e main - est tout simplement extraordinaire. Puis place aux singes titi, si petits et tellement craquants! C'est alors qu'un coati, une sorte de gros mammifère qui se nourrit de fruits et d'insectes, avec son nez fouineur, pointe ses oreilles au bord de la route! Nous continuons le chemin et découvrons les magnifiques plages à vagues de Cabo Matapalo, cernées de singes hurleurs dont nous réussirons à filmer un spécimen en pleine action d'aboiement continu, impressionnant! La nature est tellement mystérieuse et passionnante, les Costariciens l'ont bien saisi et on sent vraiment chez chacun d'entre eux la fierté et le devoir de la protéger. Observation des aras macao, encore, puis d'un oiseau turquoise et jaune superbe, le Trogon, qui appartient à la famille du Quetzal. Sa queue n'est pas aussi magnifiquement longue que ce dernier, qui n'est observable que dans une zone très limitée du Costa Rica, mais on y devine effectivement un lien de parenté ! On finit l'aventure par un chemin un peu vertigineux, à la terre friable rendant les pas hasardeux, pour rejoindre une très belle cascade : il faut s'accrocher, elle se mérite ! Matinée géniale dans un secteur confidentiel magnifique combinant plages sauvages primitives, forêt dense et faune présente partout, on voudrait pouvoir y rester beaucoup plus longtemps !





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