Le Gauguin (le navire de croisière, pour ceux qui n'auraient pas lu l'article précédent) est bien là, on l’a vu arriver au petit matin dans la baie, il en impose !
On nous a dit qu'il y aurait une dégustation de produits frais et une exposition d’artisans sur l’esplanade communautaire pour l'occasion, donc on se décide à aller voir.
On s’attend à une foule dense quand on arrive un peu après 9h : personne ! Six à sept exposants sont là, à attendre langoureusement le chaland, trois musiciens se mettent en route à notre approche, pensant probablement qu’on est des croisiéristes, on s’amuse de constater que même dans ces journées censées être exceptionnellement touristiques, rien ne change vraiment aux Marquises !!
Vinaigre de banane, canne à sucre, gateau banane, pamplemousse, de la sculpture, de la broderie, quelques paréos et bijoux sculptés dans la nacre ou dans l’os, et le tour est vite fait.
On prend alors la route à la recherche du Tiki souriant : comme sur les autres îles, les vestiges archéologiques sont perdus dans la nature et difficilement fléchés, c’est toujours un escape game de les dénicher ! « un chemin s’enfonce vers la droite, à côté d’un manguier », 4 kilomètres après l’hôtel machin » nous dit le Lonely… Deux véhicules du dit hôtel sont stationnés et nous permettent d’identifier l’entrée!
Perdu sous les cocotiers et les bananiers, le voilà !! Tiki énigmatique aspect souriant, femme ou homme, quel âge, tant de mystères qui restent à percer ! C’est l’un des plus étranges Tiki de l’île qui en regorge, on dit qu’on continue d’en découvrir régulièrement ! Je pense au polar de Michel Bussi, « Au soleil redouté », dont l’intrigue se déroule ici à Hiva Oa. S’il ne s’agit pas de grande littérature, ce bouquin a le mérite d’ouvrir l’oeil du lecteur à la culture marquisienne, et les meurtres s’enchainent autour de ces symboles, c’était une bonne idée de les utiliser pour du suspense.
on trouve surtout qu’il ressemble furieusement aux Minions de Pixar, qui ont forcément du s’en inspirer !!
On pousse jusqu’au village de Hanaiapa, au nord, tout endormi, avec ses séchoirs à coprah et ses pirogues à balancier sur les galets .
Repas et sieste à la maiosn, on laisse les enfants et on prend la route vers le nord est pour gagner Puamau, qui possède lui aussi un site archéologique remarquable, le site de Iipona.
Une heure trente de route sinueuse, sur des corniches de toute beauté : on passe, comme à Ua POu, d’une végétation tropicale luxuriante dans les vallées à des paysages arides tout en ocre sur les sommets, où les chèvres sauvages gambadent et font s’écrouler de grosses pierres qui constellent la voie.
Plages de galets, de sable gris, mystère toujours..
Arrivés à Puamau, bien difficile encore de trouver le site ! On demande notre chemin, « ben tu vois tu suis la route là bas, pas celle là mais l’autre »… ok…
On y arrive, belle lumière de fin de journée, tout seuls encore ! On ne les aura pas croisés du tout ces touristes du Gauguin, mais où ont-ils donc passé leur journée ??
Accueillis par les cochons qui grognent de plaisir à notre arrivée, site très bien restauré, en 1991.
Tiki couché (Maki taua Pepe), femme en couches sur le ventre, chef de tribu (Takaii), leplus grand de Polynésie (2,67 m) , et d’autres encore…
Là aussi un nouvel escape game nous attend : trouver le Tiki penseur, « à l’arrière du site part un chemin vers la gauche théoriquement entretenu et débrousaillé , qui mène à une jolie clairière… » , rien n’est mentionné sur le site… point de chemin, point d’entretien à l’arrière du site, herbes hautes et orties! Mais je déniche un tout petit passage dans les herbes : je tente, Pierre veut abandonner, on arrive dans un bois dense dans l’ombre, couvert de coco pourries, de troncs entremêlés, et un univers de mousse..; on avance encore, et ma persévérance (mon obstination ??) Est payante! Je devine le tiki, perdu sur un promontoire parmi les branches : qu’il est beau le penseur !! Unique en Polynésie, se tient le menton de la main gauche…comment ne pas se sentir inspiré dans un endroit pareil ?? On est obligé de se sentir nous-mêmes archéologues découvreurs, comment la commune peut-elle laisser pareille merveille à l’abandon ?? voilà, c’est ça les Marquises, fiers de leurs traditions, mais on ne va pas en faire tout un foin non plus, si tu veux les chercher, trouve-les par toi même on ne va quand même pas te mâcher le travail !!!
Autre tiki à coté …
On finit bien notre séjour dans cet archipel tellement authentique lui aussi, paradis des coqs, des chèvres, des cochons, des chevaux, les poules qui traversent vont nous manquer ! Ces paysages aussi, cette simplicité de vie, cette rudesse parfois, cette vie de terre et de mer, si paysanne, si agricole… « Polyénsie la 1ere » Internet est arrivé jusqu’ici, et les routes ont été parfois cimentées, mais à part ça, on a le sentiment que rien n’a vraiment changé ici depuis le début du XX !
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