(NB : pour tous ces articles sur la Martinique, j'ai subi un couac informatique qui a entrainé la perte de la majorité de mes photos, j'ai donc du user de débrouille et faire avec des clichés de mes photos papier, pas idéal question qualité mais mieux que rien !)
Après cette belle matinée, on s’octroie un repos-piscine (Zoé est infatigable…) avant de repartir explorer St Pierre en fin de journée. L’occasion de voir au loin, à plusieurs reprises, le sommet de la Montagne Pelée se découvrir au gré des langues de nuages qui la caressent. C’est sous une belle lumière de fin d’après-midi, alors que le soleil finit sa course pile face à nous, que nous découvrons, non sans une pointe d’émotion, en tous cas de réelle interpellation, la bourgade de St Pierre, qui fut rayée de la carte le matin du 8 mai 1902, balayée dans une terrible nuée ardente crachée par la Montagne Pelée. Pour ceux qui ne connaissent pas, comme c’était le cas avant pour nous, c’était à l’époque la ville la plus riche de la Martinique, un port international très actif, où la vie coloniale battait son plein, très festive (la naissance de la Biguine !), on l’appelait le Petit Paris de la Martinique ! Il y eut pourtant des alertes les jours précédents avec des pluies de cendres et des tremblements de terre, mais les grands administrateurs ont rassuré la population : il n’y a aucun danger !!!
Résultat, 28 000 morts en quelques minutes et une quarantaine de navires coulés au fond de la rade de St Pierre (pour le bonheur actuel des plongeurs…) On dit que ça a été plus puissant qu’Hiroshima ??
C’est ainsi que nous avons appris que le Belem, ce fameux trois-mâts tout en bois et toujours en navigation à travers le monde, a échappé de peu à la catastrophe : le 7 mai il se présente dans la rade mais s’est fait voler la place par le Tamaya ; furieux, le capitaine rebrousse chemin et va mouiller au Robert, de l’autre côté de l’île… Le Tamaya, 12 heures plus tard, n’existe plus… On déambule avec toutes ces histoires dans la tête (nous avions regardé des films avant de partir avec les enfants pour les plonger dans l’Histoire de l’île), la lumière est splendide, il flotte un air de nostalgie, on a l’impression que la vie ici s’est véritablement arrêtée en 1902… On visite les ruines restantes, notamment celles du théâtre romain (la vie culturelle était intense à l’époque à St Pierre), et on aperçoit le cachot de Cyparis, un des deux seuls survivants, emprisonné la veille pour ébriété, et protégé par les murs de son antre… Il finira employé dans un cirque, en tant que bête de foire pour ce statut incroyable… L’autre survivant serait un cordonnier qui aurait eu l’idée de se réfugier dans sa cave. On retrouve Florence et ses p’tits gars pour un apéro sur le front de mer, on assiste à un magnifique ciel de coucher de soleil, puis on retourne dîner au Wahoo Café du Carbet, les pieds dans le sable, sous les étoiles ! On n'a pas résisté à l'appel des acras... et des caïpirinha...!